CONTAFRICA

​Il était une fois un village peuplé de beaucoup de gens. Il y avait une famille très pauvre, qui avait deux filles. Un jour la mère a envoyé les filles à la rivière pour laver les assiettes. Pendant qu'elles lavaient, une des assiettes a été emportée par le courant d.eau. La fille s.est mise à pleurer ; elle savait que si elle rentrait chez elle sans l'assiette, sa mère allait la punir. La fille est partie après l'assiette en suivant le courant d'eau. En plein lit de la rivière, elle a rencontré une vieille. La vieille lui a demandé :

— Petite fille, petite fille, que cherches-tu ?

— Mon assiette, a répondu la fille. Est-ce que tu l'as vue descendre ?

— Tu cherches une assiette ?, a demandé la vieille.

— Oui, a répondu la fille.

— Tu peux me baigner ? Baigne-moi, et emmène-moi chez moi. Je te donnerai ton assiette.

La fille a baigné et habillé la vieille. La vieille lui a indiqué où elle habitait. La fille a emmené la vieille jusqu.à chez elle. Et puis elle a dit à la fille :

— Il faut me préparer la nourriture et la table.

La fille a tout fait. La vieille a mangé. Ensuite elle a dit à la fille :

— Derrière la maison il y a des calebasses, il y en a qui parlent, elles te diront : emmène-moi, emmène-moi. Il y en d.autres qui ne parlent pas. Tu comprends ce que je dis ?

— Oui, a répondu l'enfant.

— Il faut que tu en emmènes une qui ne parle pas. Tu en prendras une. Va au village, cherche un terrain et nettoie-le très bien. Tu comprends ? Lorsque tu auras nettoyé le terrain, casse la calebasse.

Quand tu l'auras ouverte, vous ne serez plus pauvres. Vous aurez une maison, de l'argent, de la nourriture, tout ce qui est nécessaire.

— Oui, a répondu la fille.

Et elle est partie au village.

— Tu es de retour, et l.assiette ?, a demandé sa mère.

— Ne me demande pas de nouvelles de l'assiette, a répondu la ille. Viens, allons nettoyer un terrain.

La mère et l'enfant ont nettoyé un terrain. Ensuite la fille a cassé une calebasse et… de l'intérieur sont sortis une maison grande, belle et équipée de toutes sorte de richesses : des meubles, de l'argent… et depuis ils ont vécu heureux.

Alors, à la surprise de tous, il est arrivé qu.une femme du village s'étonne, et elle a demandé à la fille d'où elle tenait cette richesse et ce qu.elle avait fait. La fille lui a raconté toute l'histoire.

Après avoir écouté le récit, la femme est allée dire à sa fille :

— Il faut que tu ailles à la rivière laver les assiettes, et tu laisseras le courant d.eau emporter avec lui une assiette.

L'enfant est partie à la rivière. Le courant d.eau a emporté l'assiette. L'enfant s.est lancée à la poursuite de l'.assiette. Elle est descendue et descendue suivant le lit de la rivière, et a fini par rencontrer la vieille.

— Petite vieille, as-tu vu mon assiette descendre par ici ?

— Tu cherches une assiette ?; lui a répondu la petite vieille.

— Oui, a répondu l'enfant.

— Si tu veux ton assiette, il faut me baigner, lui a dit la vieille.

— Mhmm !, a grogné l'enfant sur un ton de mépris. Moi, te baigner ? Comment as-tu pu penser ça ? Je ne peux pas te baigner.

— Bon ; puisque tu veux ton assiette, allons chez moi. C.est là que je te donnerai ton assiette, lui a dit la vieille.

À l'arrivée, la vieille a dit à l'enfant :

— Prépare de la nourriture pour moi.

— Te préparer de la nourriture, moi ? Je ne peux pas le faire, a protesté l'enfant.

— Donne-moi de l'eau à boire, a insisté la vieille.

— Je ne vais pas te donner l.eau que tu me demandes pour boire. Je veux mon assiette.

— Derrière la maison, il y a des calebasses, certaines parlent et d.autres pas. Prends avec toi une de celles qui ne parlent pas. Il ne faut pas en emmener une qui parle.

— Emmener une calebasse qui ne parle pas, moi ? Je ne suis pas muette, moi ; alors il n'est pas question que j.emmène quelque chose de muet. Je vais emmener une chose qui parle, a dit l.enfant.

— Je te conseille de ne pas le faire. N'emmène pas une calebasse qui parle, a insisté la vieille. Et à ton arrivée au village, il faut que tu nettoies un terrain.

— Moi ? Je ne peux nettoyer aucun terrain, répondait encore l'enfant à la petite vieille.

Elle est allée derrière la maison, a pris une calebasse qui parlait, et elle est partie à toute vitesse au village. Dès qu'elle est arrivée chez elle, elle a appelé sa mère :

— Maman, moi aussi je suis de retour ! J.ai amené des biens, des richesses !…

Elle a cassé la calebasse et… ce qui est sorti de l'intérieur c.est un monstre qui a avalé toute sa famille.