L'amitié entre le loup et la perdrix

Ukamba wa mabulu ye mankelele

​Le Loup et la Perdrix vivaient paisiblement. Un jour, la mère du Loup tomba malade. Afin de la soigner, elle et son fils se rendirent chez un guérisseur qui dit au Loup :

— Pour guérir votre mère, il vous faut les plumes de la Perdrix.

Il appela immédiatement son amie la Perdrix et lui répéta ce que le sorcier venait de lui dire :

— Mon amie, toi seule peux guérir ma mère, avec tes plumes. Arrache-toi quelques plumes et offre-les moi, je t’en supplie !

La Perdrix fit ce que son ami lui demanda. Ensuite, le Loup et sa mère se rendirent de nouveau chez le guérisseur. Et la mère du Loup fut guérie.

Les années passèrent, et un jour la mère de la Perdrix tomba malade. Voyant son état empirer, la Perdrix décida de l’emmener chez le Guérisseur. Celui-ci conseilla la peau du Loup pour guérir. La Perdrix se rendit immédiatement chez son ami le Loup et lui dit :

— Mon ami, ma mère est malade.

— Oh ! Que pouvons-nous faire?

— Je suis allé chez le Guérisseur et il m’a demandé de lui ramener ta peau pour pouvoir la guérir.

— Quoi ? Répète-moi ça!

Patiemment, la Perdrix répéta mais cela ne servit à rien. Alors, elle décida d’utiliser son dernier argument, rappelant au Loup la faveur qu’elle lui fit quelques temps auparavant lorsque sa mère était malade :

— Mon ami Loup ! Le Guérisseur m’a dit que tu devais m’aider comme je l’ai fait pour ta mère. Donc, tout comme je t’ai donné mes plumes, toi aussi tu dois me donner ta peau pour sauver ma mère.

En entendant cela, le Loup s’éloigna en se répétant ces mots :

— Il faut rompre cette amitié, il faut la rompre, il faut rompre cette amitié.

La Perdrix déplora le refus de son ami et dit :

— En ce temps-là, je t’ai aidé. J’ai arraché mes plumes, et te les ai données pour guérir ta mère ! Maintenant que ma mère est malade, tu ne veux pas m’aider ! Pourquoi ?

En entendant cela, le Loup marcha plus vite encore et d’un ton exaspéré et fâché, répéta plusieurs fois :

— Que cette amitié soit rompue, que cette amitié soit rompue, que cette amitié soit rompue.

Et ce fut ainsi que la grande amitié du Loup et de la Perdrix finit.

Morale : La véritable amitié ne perdure que si elle est fondée sur la réciprocité.